dimanche 30 novembre 2008

Giving thanks at the Meades'


Le weekend de Thanksgiving a encore été toute une aventure, qui a commencé pas plus tard que mercredi, où nous n'étions plus que huit au premier cours, et où le second cours a carrément été annulé.

J'ai retrouvé F. en fin d'après-midi dans un Vassar désert, et avons passé la soirée entre mon initiation au beer-pong (beuark) et Sex And The City. Le beer-pong consiste basiquement a ingurgiter le plus de bière possible le plus rapidement possible, dans le but évident d'être ivre, sauf qu'avec de la bière light nous ne risquions pas d'aller très loin, et une partie m'a largement suffit. Quand à Sex And The City, H. E. et moi avons découvert récemment que Josh, au bout du couloir, possédait le super coffret collector de toutes les séries.

Le lendemain, nous avons passé Thanksgiving chez le responsable des étudiants internationaux, qui avait invité qui voulait a partager sa maison, sa famille et un bon repas pour la journée. Nous étions plus de quarante là réunis! et tout s'est passé à merveille. F. et moi étions là dès onze heures pour aider à cuisiner les derniers détails, et à quatorze heure nous étions tous réunis autour des premiers appetizers.

Deux heures plus tard, après dinde, sweet potatoes, cranberry sauce et autres délices, nous nous sommes ouverts un peu plus aux autres avec le traditionnel "I am thankful for" où nous avons tous exprimé notre reconnaissance envers les choses qui nous sont les plus chères.

Quelques larmes aux coins des yeux plus loin, nous attaquions les desserts et la mort de tout hypothétique décompte des calories de la journée, avec cupcakes, cheesecake apple pie, chocolate cheesecake et blueberry pie.

Nous avons fini l'après-midi en bœuf musical dans un sentiment de gaité, une envie que la journée ne s'arrête jamais, et l'impression d'avoir passé le meilleur Thanksgiving que nous aurions pu imaginer...

dimanche 23 novembre 2008

Winter


L'hiver est enfin arrivé. Il fait froid, et ça devient de plus en plus laborieux de sortir des chambres-cocons où le chauffage est à fond. Du jour au lendemain, les arbres ont perdu toutes leurs feuilles, et un vent glacé s'est mis à courir entre les gratte-ciels de Manhattan, dans les quartiers résidentiels de Brooklyn, sur le campus boueux de Vassar et encore plus à Beacon Point, qui donne en plein sur l'Hudson.

Les peaux sèchent, les lèvres gercent, les nez rosissent - heureusement que ma mère m'a envoyé par la poste mon gros manteau d'hiver. Chez les Américaines, les Huggs sont de sortie, et chez les Américains, les tongs ont enfin été remplacées par de vraies chaussures. Je pare le froid comme je peux, avec des moyens techniques à la taille du peu de budget que je veux bien y consacrer, et je me balade donc généralement avec deux pulls, un foulard et une écharpe, des gants, deux paires de collants, et des chaussettes en laine dans mes bottes de caw girl.

Ah qu'il semble loin le temps où je passais l'hiver en ballerines, au désespoir de ma mère, et au grand bonheur des pavés de Saint Germain des Prés ! Le mois de décembre s'approche à grands pas, la neige, les -20 degrés qu'on nous promet depuis août et que tout le monde, à présent, commence à redouter, Thanksgiving, et puis bien sûr Noël, et le retour à Paris.

En attendant, je planche sur Jacques-Louis David et le Couronnement de Napoléon, et je me prépare aussi à affronter un paper à l'américaine de vingt pages en art contemporain... Si Serra m'inspire, je ne sais pas encore si je pourrai pour autant tenir tout ça. Bref, je deviens un rat de bibliothèque, et j'adore ça, moi qui n'avais pratiquement plus lu un livre en intégralité, depuis deux ans.

Au musée tout se passe à merveille. Les oeuvres changent en fonction de la lumière,, etentre les jours de bleu glacé et ceux de grisaille lourde, ça reste une expérience toujours aussi belle. Je me perds dans les ellipses spyralisantes de Serra, j'aime de plus en plus les néons de Flavin, je n'en finis pas de découvrir les détails de la grande série de Warhol, et j'essaye de mémoriser les LeWitt avant qu'ils disparaissent sous une couche de peinture, dans quelques mois. Je deviens plus active au niveau des enfants, aussi : je sais maintenant faire des visites guider, et j'aide aux activités. Là aussi je lis beaucoup, et on travaille en plus sur d'autres projets.

New York, enfin, va toujours aussi bien; les journées que j'y passe sont toujours autant de grandes bouffées d'air, qui me font aimer la foule et regretter Paris. Vendredi, c'a été le tour des galeries de Chelsea, et nous nous sommes, avec B., vraiment bien amusées. La soirée et la nuit avec A. et S. fut si réussie - j'y retourne bientôt, avec ma Couquette préférée, qui vient passer quelques jours, quand A. sera partie.


samedi 15 novembre 2008

Co-driver


Une de mes choses préférées ici est de loin les trajets en voiture. J'aime sillonner l'Hudson vallée tout en voyant la campagne rouge et dorée défiler, voir passer les arbres déjà presque nus, les champs encore verts, les feuilles d'automne qui tombent, les grandes maisons grises, et les voitures énormes, tout en faisant office de copilote, en racontant plein de bêtises, voire en chantant à tue-tête...

J'aime tellement ça qu'a chaque fois je suggère "let's drive to the Niagara Falls!". Je suis sure que huit heures de route direction plein Nord seraient tout aussi amusantes, neige y compris. Bon, d'accord, peut-être pas pour celui qui conduit... Et alors?!

Avec M. et B. les voyages sont faits de fou-rires et de hurlements: ceux de M. a chaque détail typiquement américain et ceux de B. quand la musique est trop forte (il faut dire que la voiture de M. date un peu de l'âge de pierre, que les hauts-parleurs ne marchent qu'une fois sur deux, et qu'ils ne se mettent en marche que lorsque M. pousse le volume à fond...).

Lors des voyages avec N., les vendredis matins, pour nous rendre a Beacon, on s'arrête toujours en chemin, que ce soit pour faire un tour à une vente d'épis de maïs, visiter une boutique qui vend exclusivement des poupées russes, ou lui acheter un grand café noir histoire de le réveiller...

Oui car je ne vous ai pas présenté N.... N. est un hippie, enfin un hippie-hipster des temps modernes. Un Vassarien bien loti qui se balade pieds-nus même sous la pluie, qui aime space outer en écoutant Sigur Ros et qui fait partie d'un groupe de musique, dont il est le danseur (je me rappelle encore de la tête de B. "So do you play any instruments?" "No" "Oh so you're the singer?" "Emm No" "Well then what do you do?" "I dance!").

Du coup, avec lui, les voyages sont toujours épiques...

Ainsi, vendredi dernier, alors qu'on se châmaillait pour je ne sais plus quelle raison:
" Okay, well if it's like that, I'm leaving the car" et profitant d'un feu rouge il détache sa ceinture, coupe le moteur et s'apprête a sortir, retenu évidemment par un de mes stridents "DON'T DO THAAAAT !!!!!"

Et, il y a deux semaines, :
"Wait, are we going in the right direction?
- How am
I supposed to know?!!!
- Oh well, we've been driving in the opposite direction for the past 10 minutes
"

Bien sûr, nous avons failli mourir une bonne douzaine de fois, mais bon, ça, ça ne se raconte pas, n'est-ce pas...

mercredi 12 novembre 2008

LaundryView

Le nouveau gadget du siècle :


Et là vous avez accès à la salle exacte, avec les machines exactes (bon ok elles sont pas roses, mais vous allez pas pinailler, nan?), qui vibrent quand elles sont utilisées, tout ça tout ça. Autant vous dire que je suis restée une bonne demie-heure à contempler ma machine se finir... Au moins, plus d'embouteillages à l'horizon, et plus la peine de se descendre 4 étages les bras chargés de linge sale et du paquet de savon pour devoir remonter...

Oh my gosh, comme dirait l'autre,
on aura vraiment tout vu.

lundi 10 novembre 2008

Society life


Ces derniers jours ont été occupés par plus de socialisation que de coutume, quelques unes de ces mondanités fastueuses que j'adore et assume entièrement, au risque de paraître futile – vous me connaissez. Ca faisait tellement de temps que je tannais M. pour être sa « date » au Gala du musée qu'il a fini par accepter de nous emmener, B. and myself, au cocktail de la soirée.


Vendredi soir, donc, après une journée de stage écourtée, nous avons pris le train direction NYC, tout bien habillés au milieu d'une bonne tonne de gens casuals qui nous ont allègrement dévisagés. A 18h30 pétantes (American way of life... - je ne m'habituerai jamais), nous sirotions notre première coupe de champagne, les petits fours commençaient à défiler, les gens à arriver.


Mini-sushis, canapés supposés au caviar (soulevant l'éternelle question: where the f*ck is the caviar ?!), champagne encore, artistes, directeurs, bienfaiteurs, robes haute couture et it-girls, tout y était. M. a l'alcool qui monte vite, et il s'est rapidement fait un plaisir de me présenter tout le monde, et moi, pendue à son bras telle une potiche un peu paumée, j'ai distribué sourires et quelques phrases en français.


Vers 20h30, alors que M. et la hype Newyorkaise allaient diner, B. et moi nous sommes engouffrées dans le métro bruyant, pour redescendre par la ligne rouge jusqu'à la 42ème, prendre la ligne grise jusqu'à Grand Central et remonter par la verte jusqu'au Guggenheim. Parce qu'au Guggenheim, les premiers vendredis du mois, c'est dj fever à l'intérieur, avec bar intégré. Un verre de vin blanc à la main, nous avons pu parcourir les nouvelles expos (Catherine Opie et Theanyspacewhatever), avant de redescendre en bas de la spirale où résonnaient les beats de Devlin & Darko.


La soirée aurait pu être plus longue, mais manque d'organisation (tout s'étant décidé en à peu près 48heures), j'étais, vers minuit, de retour à Grand Central, et, à deux heures du matin, j'étais rentrée et au fond de mon lit, enfin au fond de mon lit de Beacon (mais au point où on en est, c'est pratiquement tout comme).


Et comme m'a dit Sam ironiquement: « It's amazing how just because you are European you have been automatically dragged to the fanciest and most cultural places of the country... » Mouhaha, c'est ça. Et mes chevilles, ça va?


Oui oui, promis, j'y fais attention, ça va.

mardi 4 novembre 2008

« Change has come to America »


Ce soir, peu après que j'aie commencé une nouvelle pelote de laine bleue pour l'écharpe que je tricote, une page s'est tournée dans l'histoire des Etats-Unis. Après huit ans de Busherie, on laisse enfin la place au changement.

Le bouillonnement était à son comble, ces derniers jours, sur mon campus profondément démocrate – nous avons même eu un mail nous demandant de respecter les quelques malheureux Républicains qui en ont apparemment pas mal bavé.

Toute la journée a été colorée de t-shirts, de pins et de casquettes Obama, d'autocollants « I voted today », de Starbucks et de Ben&Jerry's offerts aux votants.

Et ce soir, dans une grande salle, devant un écran géant, une bonne centaine d'étudiants attendait avec anxiété, criant les chiffres du décompte des fermetures des bureaux de vote, hurlant de joie pendant plus de dix minutes ininterrompues à onze heures, quand les votes d'Obama ont dépassé la fatidique somme de 270.

Alors qu'est-ce que je ressens? La sensation que le vent a tourné. Que le stéréotype du stupide cowboy Bushisant d'il y a quatre et huit ans s'est estompé. Que les gens ont voulu croire, donner une chance, essayer d'avancer. Que les choses vont enfin, peut-être, commencer à changer.

Le titre est du beau discours de Barack, la photo du Monde.

lundi 3 novembre 2008

All Hallows' Even


Halloween a été une soirée... ...épique. Je riais la semaine dernière en voyant les flyers glissés tous les jours par le Health Center dans nos boîtes aux lettres, nous recommandant de manger avant de boire et de prendre soin de nos amis, eh bien si j'avais su...


C'était l'orgie totale, la beuverie organisée, la même folie habituelle, mais multipliée par trois, puisque pour une fois les seniors avaient daigné descendre de leur maisons où ils vivent en colloc' pour faire la fête dans le College Center redécoré pour l'occasion.


Les costumes étaient beaux, variés, et peu de filles avaient joué les slutty girls dont on m'avait tant parlé (sexy nurse et compagnie...). Entre les souvenirs se détachent Run DMC, Cruella Devil, Sailor Moon, Chiquita Banana, un cuisinier. Les robes des années 1930 semblaient être à la top mode, et mon costume de page facebook, fabriqué en quelques minutes avec une grande feuille de papier et une paire de feutres bleus, n'a pas mal marché (idée que j'avais, soit dit en passant, piquée sur facebook... - on ne se refait pas !)


La nuit est passée vite, pleine de bonbons, et de vodka. Le reste du weekend a été généralement passé à se remettre du Hang Over collectif, et le dimanche, s'il a été un peu plus productif, n'a pas non plus été dément – lectures, film, et session d'enregistrement.


(ma pomme, avant que les gens ecrivent sur mon wall)