dimanche 23 novembre 2008

Winter


L'hiver est enfin arrivé. Il fait froid, et ça devient de plus en plus laborieux de sortir des chambres-cocons où le chauffage est à fond. Du jour au lendemain, les arbres ont perdu toutes leurs feuilles, et un vent glacé s'est mis à courir entre les gratte-ciels de Manhattan, dans les quartiers résidentiels de Brooklyn, sur le campus boueux de Vassar et encore plus à Beacon Point, qui donne en plein sur l'Hudson.

Les peaux sèchent, les lèvres gercent, les nez rosissent - heureusement que ma mère m'a envoyé par la poste mon gros manteau d'hiver. Chez les Américaines, les Huggs sont de sortie, et chez les Américains, les tongs ont enfin été remplacées par de vraies chaussures. Je pare le froid comme je peux, avec des moyens techniques à la taille du peu de budget que je veux bien y consacrer, et je me balade donc généralement avec deux pulls, un foulard et une écharpe, des gants, deux paires de collants, et des chaussettes en laine dans mes bottes de caw girl.

Ah qu'il semble loin le temps où je passais l'hiver en ballerines, au désespoir de ma mère, et au grand bonheur des pavés de Saint Germain des Prés ! Le mois de décembre s'approche à grands pas, la neige, les -20 degrés qu'on nous promet depuis août et que tout le monde, à présent, commence à redouter, Thanksgiving, et puis bien sûr Noël, et le retour à Paris.

En attendant, je planche sur Jacques-Louis David et le Couronnement de Napoléon, et je me prépare aussi à affronter un paper à l'américaine de vingt pages en art contemporain... Si Serra m'inspire, je ne sais pas encore si je pourrai pour autant tenir tout ça. Bref, je deviens un rat de bibliothèque, et j'adore ça, moi qui n'avais pratiquement plus lu un livre en intégralité, depuis deux ans.

Au musée tout se passe à merveille. Les oeuvres changent en fonction de la lumière,, etentre les jours de bleu glacé et ceux de grisaille lourde, ça reste une expérience toujours aussi belle. Je me perds dans les ellipses spyralisantes de Serra, j'aime de plus en plus les néons de Flavin, je n'en finis pas de découvrir les détails de la grande série de Warhol, et j'essaye de mémoriser les LeWitt avant qu'ils disparaissent sous une couche de peinture, dans quelques mois. Je deviens plus active au niveau des enfants, aussi : je sais maintenant faire des visites guider, et j'aide aux activités. Là aussi je lis beaucoup, et on travaille en plus sur d'autres projets.

New York, enfin, va toujours aussi bien; les journées que j'y passe sont toujours autant de grandes bouffées d'air, qui me font aimer la foule et regretter Paris. Vendredi, c'a été le tour des galeries de Chelsea, et nous nous sommes, avec B., vraiment bien amusées. La soirée et la nuit avec A. et S. fut si réussie - j'y retourne bientôt, avec ma Couquette préférée, qui vient passer quelques jours, quand A. sera partie.


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